Saint-Estèphe, un terroir singulier

Au sein du vignoble médocain, qui s’étend sur une bande de terre de 7 km de large et de 70 km de long en bordure de Gironde, les collines de Saint-Estèphe offrent le décor de l’appellation communale la plus septentrionale du Médoc.
Là, les sols graveleux constituent, comme sur toute la rive gauche de la Gironde, la composante principale d’un terroir qui permet l’élaboration de grands vins. Cependant, l’argile y est plus présente, et le socle calcaire plus proche, permettant ainsi une expression du Merlot plus profonde et plus complexe.

Constitués en un archipel de buttes, ces sols, particulièrement variés et donc complexes, s’inscrivent en voisinage direct avec l’estuaire. A Saint-Estèphe, il y est beaucoup plus large et apporte ainsi une influence accrue à la fois par ses vents iodés et par la régulation thermique qu’il génère, grâce à l’évaporation de l’eau.

Grâce à son relief particulièrement vallonné, le terroir de l’appellation est marqué par un formidable pouvoir drainant. En ruisselant à travers les sols graveleux, les eaux de pluies créent ainsi les « esteys », petits cours d’eau qui s’écoulent perpendiculairement à la Gironde pour s’y jeter.
En chemin, ils forment parfois des marais, ou « jalles », de véritables écosystèmes mais aussi d’importants réservoirs de fraîcheur pour les vignobles qui les bordent.

Dans ce contexte, le terroir de Cos fait figure de référence : situé en bout de plateau, sur une colline de graves profondes, d’argiles et de calcaire, en bordure de Gironde et de la jalle du Breuil qui s’y déverse, le vignoble est ainsi implanté sur un terroir parfaitement représentatif de celui de Saint-Estèphe.
C’est ici que Louis-Gaspard d’Estournel, convaincu que la situation idéale de son domaine lui permettrait d’élaborer les meilleurs vins, avait créé l’œuvre de sa vie, et c’est là que Michel Reybier a fait le choix de s’installer en 2000 avec une conviction tout aussi forte, exprimée en ces mots : « c’était Cos sinon rien ».