L’année 2021, aux épisodes contrastés, aura exigé des équipes une attention et une précision constantes. Vigilance, choix des gestes justes et travail minutieux au plus près de chaque parcelle auront été nécessaires pour amener les baies jusqu’à leur maturité idéale, dans le meilleur état sanitaire.
La période hivernale se caractérise par un apport hydrique important, de l’ordre de 600 millimètres. C’est moins qu’en 2020 où nous avions eu 700 millimètres de pluie, mais amplement suffisant : au sortir de l’hiver, les sols sont rechargés et prêts pour le nouveau cycle végétatif.
Un temps sec s’installe à partir de mi-février, permettant un travail précoce des sols qui favorise lui-même un débourrement homogène avec de l’avance dès le 22 mars. Les températures restent cependant fraîches, ralentissant nettement le cycle de la plante. Le gel épargne heureusement nos parcelles grâce à notre proximité avec l’estuaire de la Gironde.
C’est encore avec des températures fraîches qu’intervient la floraison, le 25 mai. Très vite pourtant, un temps chaud et sec favorise une floraison qualitative et rapide d’une dizaine de jours seulement. Dès lors, si l’humidité guette toujours, la douceur des températures offre un climat propice à la nouaison.
Humidité et douceur favorisent une croissance végétative fulgurante. Les équipes surveillent de près l’état sanitaire du vignoble et se montrent particulièrement réactives : le relevage est conduit de façon rapide sur l’ensemble des 100 hectares, en moins d’une semaine, durant la deuxième quinzaine de juin, afin de permettre de démarrer au plus vite les travaux d’effeuillage nécessaires à la prévention des risques sanitaires, intenses cette année.
Les vignerons poursuivent tout l’été le travail d’effeuillage entamé dès juin. Ces travaux, nécessaires à l’aération des grappes, sont conduits exclusivement sur le versant Est. Il faut en effet préserver l’état sanitaire du vignoble mais aussi veiller à protéger les raisins de la lumière plus franche de l’après-midi. Les fluctuations météorologiques de l’été imposent un suivi très précis et les vignerons adaptent le travail aux besoins du vignoble, parcelle par parcelle.
Jusqu’au 10 août, les précipitations s’inscrivent dans la moyenne des vingt dernières années, avant une remontée des températures au-dessus de 30°C qui favorise le début de la véraison le 20 juillet. Du 10 août au 8 septembre, un temps enfin sec et chaud s’installe offrant des conditions propices à la maturation des tanins et des arômes, avec des premiers signes de stress hydrique bienvenus dans les dernières semaines d’août.
Après un dernier épisode de chaleur, du 5 au 7 septembre, activant la parfaite maturation des raisins, les vendanges débutent par le vignoble de Cos d’Estournel Blanc, du 17 septembre au 9 octobre, bientôt suivis par les parcelles de Cos d’Estournel, du 23 septembre au 7 octobre et par celles de G d’Estournel, sur le vignoble de Goulée, du 28 septembre au 7 octobre. Le temps relativement sec durant ces dernières journées a permis de vendanger chaque parcelle à maturité optimale. Grâce à l’effeuillage, très ciblé sur certaines parcelles et qui s’est poursuivi tard, les conditions sanitaires sont bonnes.
Les Merlot offrent cette année une très grande noblesse d’expression. Ils sont salivants, avec un fruité d’une richesse remarquable. Les Cabernet Sauvignon expriment quant à eux une belle intensité et une fraîcheur qui confèrent aux vins une grande élégance.
