Le cabinet de curiosités

Défricher des terres inconnues, s’aventurer vers de nouveaux voyages, affirmer son goût pour un certain exotisme : si l’on devait filer la métaphore, l’existence tout entière de Louis-Gaspard d’Estournel ressemblerait volontiers aux « cabinets de curiosités » qui fleurissaient en son époque.
Quoi de plus évident, alors, pour Cos d’Estournel que de traduire ses vins dans une série de mises en scènes, offrant à l’amateur de comprendre le goût, l’esprit et l’histoire de chaque vin en un clin d’œil ?

Explorez les cabinets de curiosités des vins de Cos d’Estournel, leurs inspirations et leurs évocations…

À partir du XVème siècle, les navires d’Occident se lançaient à la découverte du monde inconnu. Des mois, parfois des années plus tard, ils revenaient chargés de récits impensables, peuplés de Maharadjahs et de palais extraordinaires, d’animaux inimaginables et de peuplades insolites.
Dans leurs cales, des objets étranges, des plantes exotiques, des épices puissantes ou délicates, des soieries, des instruments, des dessins et des tableaux, des bijoux, des masques. Des trésors…

Dans le bouillonnement exaltant de ces découvertes et jusqu’au Siècle des Lumières, les esprits vifs qui en avaient les moyens ont offert à leur curiosité, pour la nourrir, comprendre et rêver, des « cabinets » où ils agençaient avec soin ces trésors rapportés par les navigateurs.
Collectionner les singularités et les merveilles glanés au cours de voyages incroyablement lointains était une manière de s’étonner du monde et de ses mystères, et de s’emparer de toute chose naturelle, exotique ou scientifique pour en recueillir le sens et la beauté.

C’est dans ce monde en devenir, dont les géographes esquissaient, un voyage après l’autre, la nouvelle cartographie, que Louis-Gaspard d’Estournel a vu le jour et a grandi. Et c’est dans ces Lumières qu’il a exercé avec passion une curiosité tenace et obstinée. Pour lui, elle a aboli les frontières, le poussant à faire parcourir le mystérieux Orient à ses vins, dont on découvrit que le voyage les bonifiait, et qu’il échangea parfois contre des chevaux indiens.
Tout au long de sa vie, elle a encouragé son esprit grand ouvert à la modernité, à l’audace, à l’innovation, l’invitant à déplacer les limites d’un monde inexploré, à élaborer et expérimenter des pratiques inusitées en matière agricole, mais aussi technologique, architecturale, commerciale…

Le précieux esprit des Lumières que Louis-Gaspard d’Estournel a légué à son domaine imprègne toujours les murs, les vignes, le chai. Comme si cette folle curiosité – ses étrangetés, ses couleurs, ses sensualités – apportait aujourd’hui encore aux vins du Cos d’Estournel, de cette histoire, la richesse de leur âme.