Une année palpitante

L’hiver est calme, avec seulement quelques épisodes de pluie en novembre, décembre et janvier (respectivement 88, 108 et 70mm). Les sols, plutôt secs, se réchauffent rapidement dans une relative douceur hivernale et favorisent une apparition des bourgeons précoce mais homogène, dès le 25 mars.

Le printemps se déroule dans une ambiance plutôt sèche, avec seulement 12mm de précipitations en avril et 37mm en mai. Les températures sont plus fraîches que la normale. L’activité des sols est de fait plus lente, avec pour conséquences une croissance de la vigne ralentie et un développement des feuilles moins important. Parallèlement, la vigne commence déjà à s’adapter à ces conditions sèches en limitant la taille de ses canaux de sève.
Ces deux phénomènes combinés contribuent à préparer la vigne à des restrictions hydriques qui accompagneront les canicules à venir, en limitant l’évaporation et en obligeant la vigne à se réguler.

La floraison est plus tardive et plus longue que la normale : la fleur fait son apparition à partir de la première quinzaine de juin, dans un climat toujours frais. À partir du 20 juin, la situation s’inverse : le retard commence à être rattrapé tandis que les températures grimpent enfin : il fait 35 à 36°C les 26 et 27 juin, avec des nuits à 20°C.
Dans ces conditions, le choix est fait de débuter l’effeuillage tôt du côté du soleil levant. La précocité et la qualité de ces travaux permettront à la fois aux raisins de se protéger, et de se préparer à ces conditions estivales pour mieux les supporter.

Nous observons une deuxième vague de chaleurs caniculaires du 22 au 25 juillet, avec un pic annuel à 39°C le 23 juillet. Les interventions des vignerons sont presque continuelles. Un travail des sols plus fréquent et plus intense permet de capter au mieux l’eau de pluie et de diminuer son évaporation. Cela se révèle particulièrement bénéfique lors des épisodes de pluie de fin juillet (27mm) : juste suffisante pour les sols graveleux qui peuvent se réhydrater, et sans conséquence pour les sols argileux du fait de leur grande inertie, cette pluie permet à la véraison de s’accélérer dans une grande homogénéité.
Ces chaleurs et cette sécheresse, contenues par la situation de notre terroir proche de la Gironde et de l’océan et la précision de nos interventions, permettent d’éliminer le caractère végétal dans les baies et d’ouvrir la voie à une maturation idéale.

Le mois d’août s’inscrit dans la continuité du mois de juillet, avec une sécheresse toujours aussi marquée et des températures toujours aussi élevées. Un deuxième épisode de pluie (38mm) vient offrir un nouveau répit aux sols graveleux, tandis que les vignerons s’activent toujours au travail du sol.
Du fait de cette restriction hydrique optimale, les baies de Cabernet Sauvignon et de Merlot sont de petite taille, signe prometteur d’une grande concentration. La mi-véraison est observée le 4 août, pour se terminer rapidement et de façon homogène.

Le temps chaud et sec se poursuit, avec une quatrième et dernière vague de chaleur du 13 au 17 septembre. Dans ce contexte, on observe une concentration importante des raisins qui devient préoccupante. Du 23 au 30 septembre, le retour de pluies modérées (30mm), habituellement redoutées, est salvateur : les raisins parviennent à se réhydrater et peuvent ainsi terminer leur maturation, notamment au niveau des peaux.
Cette pluie coïncide avec le début des vendanges : le 16 septembre pour les Sauvignon Blanc, le 19 septembre à Goulée, le 23 septembre à Cos pour nos Merlot sur graves, et ce jusqu’au 7 octobre. Nos vendangeurs travaillent dans un vignoble sain, mais de façon rythmée, la maturité étant optimale.